Le stress et l'anxiété donnent l'impression que notre environnement sent mauvais

Publié le par manipulationsolfactives

Lu sur le site du Huffington Post le 26/09/2013 

 

SCIENCE - En termes d'évolution, l'odorat fait partie de nos sens les plus anciennement développés. S'il nous permet de percevoir une menace, un danger potentiel, il se trouve qu'il est parfois aussi trompeur. C'est en tout cas la conclusion de chercheurs de l'Université du Wisconsin à Madison, qui ont réalisé une étude pour comprendre comment les odeurs influencent le système limbique (notre "cerveau émotionnel").

Publiée dans le Journal of Neuroscience, mardi 24 septembre, cette étude menée par le chercheur en psychologie Wen Li montre ainsi que l'anxiété et le stress affectent directement notre cerveau en associant émotion et olfaction: lorsque nous ressentons une émotion négative, nous allons avoir l'impression que les odeurs qui nous entourent sont désagréables, alors même que nous les jugerions neutres dans un contexte différent.

Pour parvenir à une telle conclusion, les scientifiques ont exposé une dizaine de volontaires à une série d'images anxiogènes, montrant notamment des accidents de voiture ou des scènes de guerre. Ils ont alors pu constater une corrélation claire, chez leurs "cobayes", entre le fait de regarder ces images et de juger mauvaises des odeurs pourtant neutres.

 

 

Stress et mauvaises odeurs, "un cercle vicieux"

 

Grâce à la technique de l'imagerie par résonnance magnétique, Wen Li a pu observer l'activité cérébrale des volontaires lorsqu'ils étaient soumis à des images anxiogènes. Elle a alors constaté avec son équipe que deux circuits cérébraux distincts, l'un dédié à l'olfaction, l'autre à l'émotion, interagissaient dans ce contexte de stress.

De plus, lorsqu'on a demandé aux sujets, après avoir visionné les images, d'évaluer un panel d'odeurs qu'ils avaient préalablement jugé "neutres", la majorité d'entre eux a affirmé que les odeurs étaient devenues mauvaises.

"Nous sommes soumis à l'anxiété et par conséquent, nous expérimentons le monde de façon négative, ont pu constater les scientifiques. Notre environnement sent mauvais lorsque nous sommes anxieux. Cela peut devenir un cercle vicieux, qui nous rend d'autant plus vulnérables à un état clinique d'anxiété lorsque les effets sont cumulés. Cela peut nous conduire à des troubles émotionnels plus importants, avec un stress accru par rapport à notre environnement sensoriel".

L'intérêt d'une telle étude? Bien qu'une généralisation n'aille pas de soi, surtout à partir d'un échantillon d'une dizaine de personnes, Terry Devitt de l'Université du Wisconsin à Madison note tout de même que ces résultats pourraient aider les scientifiques à mieux comprendre l'olfaction mais aussi l'anxiété et le stress d'un point de vue biologique et pas seulement sur le plan de la psychologie.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Société

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